Retrouvez mon discours à l’occasion de la cérémonie d’hommage à Rino Della Negra, résistant argenteuillais entré au Panthéon dans le sillage de Missak et Mélinée Manouchian avec ses camarades FTP-MOI de l’affiche rouge, fusillés par les nazis le 21 février 1944.

Il y a 80 ans, Rino Della Negra était fusillé par les nazis au Mont Valérien aux côtés des membres du groupe Manouchian, ceux de l’affiche rouge. Aujourd’hui, il entre avec ses camarades résistants FTP-MOI au Panthéon dans le sillage de Missak et Mélinée Manouchian.

Enfant d’Argenteuil, Rino Della Negra grandit dans le quartier d’immigration italienne de la ville où ses parents, fuyant le fascisme s’installent au début des années 1920. Ouvrier à 14 ans, il entre dans le monde du travail en plein Front populaire. Il découvre la répression patronale, rencontre des militants de la CGT et du PCF.

Membre du Football club argenteuillais depuis 1937, il rejoint le Red Star en 1943. Le club vient d’être sacré champion de France. Ailier droit, Rino est alors l’un des espoirs les plus prometteurs de sa génération.

Appelé à partir en Allemagne pour le STO, il entre en clandestinité puis, début 1943 en résistance au sein du 3e détachement italien des FTP-MOI tout en continuant à jouer au Red Star.

Activiste de choc, il participe à de nombreuses opérations contre des officiers et soldats allemands. Le 12 novembre 1943, lors de l’une d’entre elle, il est blessé par balle et arrêté à Paris. Quelques jours après Rino, Missak Manouchian est à son tour arrêté par les nazis.

C’est au côté des membres du groupe Manouchian, résistants communistes étrangers, que Rino Della Negra est jugé et condamné à mort. Il a 20 ans. Dans ses deux lettres d’adieu, on lit son amour de la vie.

Vivant et donc résistant. Rino Della Negra est mort au nom d’une certaine vision de la France. Il est mort pour notre liberté.

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