2 septembre 2024•
Déplacement à La Courneuve avec Lucie Castets
Dans le cadre de la rentrée scolaire, nous nous sommes déplacés à La Courneuve avec Lucie Castets et les élus du Nouveau Front Populaire.
L’occasion de faire un point avec la communauté éducative sur les conditions de la rentrée avec Lucie Castets.
Syndicats, parents d’élèves et associations de parents d’élèves : tous nous ont fait part de leurs inquiétudes et des grands défis à relever pour l’égalité et la réussite de tous.
Deux chemins se dessinent pour l’école publique : Celui de son effondrement, par le prolongement du macronisme éducatif. Celui de la rupture et d’une alternative émancipatrice, par le Nouveau Front Populaire et Lucie Castets Première ministre.
Le projet pour l'école du Nouveau Front Populaire : une école pour tous les enfants
Un plan pluriannuel de recrutement pour atteindre 19 élèves par classe
Première étape : un plan de législature de recrutement des personnels nécessaires
Réduire les effectifs par classe à 19 élèves en moyenne, soit la moyenne européenne, donnera enfin à l’école les moyens de faire progresser tous les élèves. Pour cela un plan de recrutement pluriannuel massif d’enseignants est nécessaire.
Une première étape de ce plan doit couvrir la durée de la législature, sur laquelle, en plus des 8000 professeurs des écoles et de 4 000 professeurs certifiés recrutés à ce jour, nous recruterons au minimum chaque année 6 000 professeurs des écoles et 5 000 professeurs certifiés supplémentaires.
Des postes de conseillers principaux d’éducation mais aussi des médecins, infirmiers, psychologues scolaires et assistants sociaux renforceront les services de vie scolaire tout comme la prévention et l’éducation à la santé.
Revaloriser les rémunérations et les carrières des enseignants
Une première mesure d’ampleur est la revalorisation salariale proposée par le Nouveau Front Populaire. Les enseignants comme l’ensemble des fonctionnaires bénéficieront de la revalorisation de 10 % du point d’indice.
Pour donner un exemple, le salaire d’un enseignant néo-titulaire passera de 2 121€ nets par mois à 2 290€ nets par mois. Nous engagerons une concertation avec les organisations syndicales pour revaloriser l’ensemble des grilles salariales tout au long de la carrière des personnels. Au-delà du point d’indice, une concertation sera engagée avec les partenaires sociaux pour accélérer le rythme d’augmentation salariale des débuts et milieux de carrière.
Attirer plus de candidats pour les métiers d’enseignement
Il ne suffit pas d’ouvrir des places aux concours pour voir le nombre de candidats augmenter. Actuellement, 15 % des postes de professeurs des écoles ouverts et 17 % des postes de professeurs certifiés ne sont pas pourvus. Il y a donc une crise des vocations due aux conditions matérielles mais aussi à la perte de sens du métier. Nous engagerons une concertation avec les organisations syndicales et la communauté éducative pour réfléchir à une refonte des modalités de recrutement et de la formation. Les concours doivent s’adapter à une plus grande diversité de profils (étudiants, chercheurs, reconversions professionnelles) pour permettre une véritable démocratisation de la profession. À ce titre,
il est possible de concevoir plusieurs voies distinctes d’accès aux concours de recrutement, dont une procédure de pré-recrutement. Les formations initiale et continue doivent articuler l’exigence disciplinaire et toutes les méthodes permettant de lutter contre les inégalités scolaires et de réaffirmer l’utilité sociale du métier.
Titulariser et revaloriser les AESH pour une véritable reconnaissance
Le service public d’éducation ne remplit pas sa mission s’il ne met pas tout en œuvre pour que tous les élèves puissent apprendre ensemble et dans des conditions qui conviennent à chacun. L’exigence de mixité scolaire réclame une attention particulière à l’accompagnement et à l’intégration des 490 000 élèves en situation de handicap dans les classes, ainsi qu’à la poursuite de la politique d’inclusion auprès de ceux qui restent encore en dehors du système éducatif.
L’accompagnement des élèves en situation de handicap mérite un statut stable, au même titre que les enseignants. Dès 2025, les 132 000 accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) seront donc titularisées. Donner le statut de fonctionnaire aux AESH permet d’atteindre trois objectifs simultanément : déprécariser le métier, revaloriser les accompagnants, et accroître le volume d’accompagnement des élèves.
Actuellement, la majorité des 132 000 AESH travaille à temps partiel pour un salaire moyen de 800€ nets par mois. Le statut des AESH est précaire et la progression salariale est très faible, pour ne pas dire insultante : à peine plus de 300€ nets pour une carrière complète.
Une concertation avec l’ensemble des organisations syndicales sera menée pour titulariser les AESH et en définir les modalités. Cette titularisation permettrait également une meilleure reconnaissance de l’expérience grâce à un net redressement de la grille salariale ainsi qu’une prise en compte du travail invisible qu’elles effectuent (temps de réunion, préparation, formation…). Enfin, elle rendra le métier plus attractif, ce dont nous avons besoin pour un accompagnement de qualité des enfants en situation de handicap.
Une école vraiment gratuite
Nous voulons rendre l’école publique intégralement gratuite, horizon aujourd’hui mis à mal par l’augmentation continue des frais indispensables à la scolarité. D’ores et déjà, de nombreuses collectivités montrent l’exemple en expérimentant la gratuité des fournitures ou de la restauration scolaire.
Elles seront autant de sources d’inspiration à généraliser pour mettre en place les mesures concrètes permettant d’arriver à une gratuité réelle de l’école.
Le service public doit répondre aux besoins de tous, sans condition, et non s’ajouter à la liste des dépenses laissées à la charge des familles. La prise en charge par la collectivité des frais de fournitures scolaires, de restauration, d’internat, de transport scolaire et des activités périscolaires marquera ainsi une nouvelle étape dans la construction de l’école de l’émancipation et de l’égalité républicaine.
Dès la mise en place d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire, des concertations avec les associations représentatives des collectivités territoriales seront ouvertes sur les modalités de compensation de la prise en charge des fournitures et de la restauration collective, puis des autres frais cités, par les communes, régions et départements. Ces concertations déboucheront sur la soumission au Parlement de dispositions législatives permettant d’engager cette gratuité dès la rentrée scolaire 2025.
La fin du "choc des savoirs" et le retour de la liberté pédagogique des enseignants
Dès sa constitution, notre gouvernement mettra fin à la logique de tri entre élèves sur critères de performances scolaires en abrogeant l’ensemble des dispositions de la mesure dite du « choc des savoirs » :
– La constitution de groupes de niveau en 6e et 5e. La liberté sera laissée aux enseignants de conserver leurs classes habituelles pour les enseignements de mathématique et de français ou de constituer des groupes selon les modalités qu’ils jugent les plus adaptées. Des temps de concertation leur seront accordés pour réfléchir aux configurations les plus pertinentes.
– La réécriture des programmes très directifs des cycles 1 et 2 et la labellisation ministérielle des manuels scolaires. Ces deux mesures sont une atteinte à la liberté pédagogique.
– Les classes prépas-lycées qui ne sont que des voies de garage pour des élèves en grande difficulté.
Les dispositions des « pactes enseignants » seront supprimées – en conservant les crédits alloués à ces missions – afin de laisser aux équipes la liberté de déterminer elles-mêmes les actions pédagogiques à mener en priorité au sein de leur établissement. La revalorisation des salaires des enseignants ne sera ainsi plus conditionnée à l’augmentation du nombre de tâches à prendre en charge.
Abrogation de parcoursup pour garantir une orientation sereine vers le supérieur
Un nouvel outil d’allocation des élèves dans l’enseignement supérieur sera mis en place selon les principes suivants : transparence, équité et réduction de l’attente et de l’anxiété.
Pour cela, les élèves pourront classer leurs vœux au moment de leur validation, permettant une proposition d’affectation immédiate pour l’écrasante majorité d’entre eux. De plus, l’accompagnement des lycéens au moment de la formation des vœux sera renforcé pour lutter contre les phénomènes d’autocensure et de mésinformation, notamment auprès des élèves défavorisés et des filles. En outre, les algorithmes utilisés par les formations sélectives seront publiés pour une totale transparence des critères auprès des élèves, ainsi que des informations objectives et comparables sur la qualité des formations. La lettre de motivation sera abandonnée du fait de son utilisation opaque, arbitraire, et socialement
discriminante.
Par ailleurs, de nouvelles places doivent être ouvertes à l’université pour que les filières dites “non-sélectives” le redeviennent vraiment. Pour cela, les universités bénéficieront de nouveaux financements pour recruter les personnels nécessaires et ouvrir les locaux dont elles ont besoin.
Retour sur les réformes récentes du bac professionnel
Le lycée professionnel scolarise près d’un tiers des lycéennes et lycéens, en grande majorité issu des catégories populaires. Au lieu de leur fournir un enseignement général et professionnel de qualité, les gouvernements précédents n’ont cessé de baisser le nombre d’heures de cours et de privilégier les stages en entreprise ou l’apprentissage. Nous pensons au contraire que la formation professionnelle relève de la responsabilité du service public d’éducation. Nous proposons également d’ouvrir de nouveaux lycées professionnels, maritimes et agricoles, et de nouvelles filières pour répondre aux enjeux de la bifurcation écologique.
Promouvoir la mixité scolaire
Les établissements privés doivent prendre toute leur part aux efforts de mixité sociale et scolaire. Les dotations de l’Etat seront modulées en fonction de la composition sociale et scolaire des élèves admis dans ces établissements.
Plus généralement, il ne peut y avoir de mixité scolaire sans mixité résidentielle.
Afin d’enrayer durablement les dynamiques de séparatisme et d’entre-soi dans les établissements, les pénalités en cas de non-respect de la loi SRU seront majorées dans les communes concernées. Une révision sur les modalités d’application de la loi pourra de plus être proposée au Parlement pour mieux tenir compte de la répartition des logements sociaux au sein de la carte scolaire.
Last modified: 12 septembre 2024